24 avril
Monsieur BOULIER réceptionne et ouvre une lettre à MON nom venant de Maître GROS m’informant que l’affaire POMAL sera plaidée le 4 juin 1996.
(Annotation : Lorsqu’il me remet la lettre ouverte,il me reproche de ne pas lui avoir répondu à sa question si oui ou non il doit continuer à s’occuper du dossier. Il semble avoir oublié que je lui ai donné une réponse le 8 avril dernier.)
Maître MATOU me confirme par écrit que je peux « parfaitement et valablement changer les serrures de mon domicile vu que la séparation du couple fait déjà plusieurs mois ». L’avocat me demande de ne plus répondre aux courriers de Monsieur BOULIER qui, d’après lui, ne sont que des provocations.
Il me confirme que la toile murale et la porte décorée sont ma propriété personnelle, puisqu’elles portent mon nom d’artiste, propriété dont Monsieur BOULIER ne pouvait pas en disposer librement comme il l’a fait, et que je peux les récupérer d’autant plus, que la toile est simplement agrafée, et cela au besoin par une assignation devant le Tribunal au propriétaire des murs.
L’affirmation « Vos toiles sont votre propriété personnelle » me rassure.
Quant à l’impossibilité pour moi d’utiliser la voiture pour aller au travail, l’avocat évoque la réclamation éventuelle d’une indemnité de jouissance du véhicule.
« Il conviendra dans le cadre du divorce de tenir compte de cette appropriation par votre mari et de lui réclamer d’ailleurs, au besoin, une indemnité de jouissance du véhicule… ».
(Annotation : Rien n’a été réclamé lors du divorce par l’avocat.)
Une nouvelle lettre de RAOUL arrive :
« Tu déverses chaque jour des lettres dans ma boîte aux lettres exigeant des réponses à de multiples questions », se plaint-il et me reproche « une voie extrême et mensongère en allant jusqu’à demander le divorce pour violences physiques et morales ».
(Annotation : C’est l’avocat qui a choisi cette formulation.)
Je suis sidérée de lire « qu’il est inutile de m’écrire, puisque nous avons décidé l’un comme l’autre et faute de dialogue possible, de faire appel à la justice ».
Faute de dialogue ? Oui, mais de la part de qui ? Certainement pas de moi !
« Il serait préférable de limiter nos contacts directs aux seules questions liées aux enfants ».
« Je réserverai donc dorénavant mes réponses et mes explications au Juge et ce par l’intermédiaire de Maître BELLE » conclut-il.
Cela signifie que RAOUL est décidé de garder le silence et que je n’obtiendrai aucune réponse à mes nombreuses questions. Comment puis-je continuer ? Je suis affolée à l’extrême.
J’ai la désagréable surprise de recevoir un Dernier Avis avant Poursuites, adressé au nom de MONSIEUR BOULIER, pour le non-paiement de la cantine depuis huit mois, d’un montant de 928 Francs à régler sous TROIS jours. Je ne crois pas mes yeux ! J’ai toujours donné l’argent à RAOUL pour qu’il règle les frais de cantine par chèque afin d’avoir une trace du règlement. Il n’aurait donc pas réglé la cantine ? J’ai du mal à le croire. Le mois dernier, j’ai réglé la cantine avec l’aide d’une autre maman : Je lui avais donné l’argent et elle avait fait un chèque pour les deux enfants. Je suis vraiment handicapée sans chéquier. Comment puis-je régler presque 1.000 Francs sous trois jours ? C’est impossible ! Si je ne paie pas dans les délais, EMMA sera exclue de la cantine ! Cette pensée me fait le plus mal. En plus, le Maire du Gué et le Maire de Bornac ont été informés. Quelle honte ! Que doivent-ils penser de moi ? Pourtant, j’ai payé la cantine, mais à RAOUL. Jamais il ne me serait venu à l’esprit qu’il n’enverrait pas le chèque correspondant et cela depuis maintenant huit mois ! Je suis retournée, j’ai du mal à le croire, je ne sais pas comment faire.
J’en informe immédiatement par écrit RAOUL et lui demande de me fournir les talons de chèque comme preuve de paiement et transmets une copie à Maître MATOU, aux Maires du Gué et de Bornac, au Trésor Public et à la CAF.
(pas de réponse d’aucune des parties)
J’ai l’impression que je ne vais pas m’en sortir des courriers ! J’y passe toute ma soirée, mais je veux avoir le cœur net au plus vite :
Concernant le dossier SACEM, je demande à RAOUL des explications pourquoi nous devons encore plus de 1.000 Francs, alors qu’il m’avait expliqué qu’il s’était arrangé avec le responsable de « troquer facture contre repas ».
(pas de réponse)
Quant au four à air pulsé professionnel que mes parents avaient financé, je rappelle à RAOUL que mon père attend toujours la facture à SON nom, sinon il faudra le lui rembourser. (Annotation : refus catégorique de la part de RAOUL)
Je réponds en même temps à sa lettre du 22 avril 1996 et l’informe que je refuse de limiter les contacts avec lui au sujet des enfants, mais demande que nous réglions ensemble le problème des dettes pour éviter de nouveaux procès et frais. Je renouvelle ma demande de répondre enfin à mes questions que je suis obligée de lui poser vu son silence absolu.
Je lui reproche de m’avoir utilisée comme prête-nom, ce qui a pour conséquence qu’on me tient maintenant responsable des actes à LUI.
Je veux savoir quels fournisseurs il a réglé avec les 10.000 Francs qu’il prétend avoir obtenu de la PIZZERIA pour du matériel professionnel sans jamais m’avoir fourni de justificatifs, quels fournisseurs restent à régler, comment il pense régler Madame FRAIS à qui il doit toujours le solde de 4.000 Francs d’un prêt personnel, le bilan et les comptes d’exploitation qu’il ne m’a toujours pas fournis, ainsi que le nom du comptable, s’il y en avait un, et s’il a déposé la demande de remboursement de TVA.
Je lui fais part de mon mécontentement de m’avoir présentée comme « une malade » auprès des services des Impôts, tout comme il a parlé de moi à diverses personnes de « malade, fatiguée, pas très nette », même « folle, internée ».
Je garde toujours un peu d’espoir que RAOUL me répondra un jour. S’il ne le fait pas, j’aurai au moins la preuve, que j’ai essayé - comme j’ai pu - d’intervenir auprès de lui, mais que je me suis heurtée à un mur de silence. Je garderai précieusement une copie de tous mes courriers qui s’accumulent.