21 novembre
Je suis réveillée par des douleurs dans le dos à cinq heures et demie. Ces derniers temps, je suis de plus en plus handicapée ; je marche comme sur des œufs. Comme d'habitude, des idées noires défilent dans ma tête et au lieu de m'y enfoncer, je préfère me lever et écrire mon Journal.
Je constate que je l'ai délaissé, mais mes journées ont été si remplies ces derniers temps, que je n'ai pas trouvé la tranquillité nécessaire pour écrire. Peut-être que je ressens actuellement aussi un peu moins le besoin de me confier à mes pages blanches, ce qui voudrait dire que je vais un peu mieux...
26 novembre
Mon exposition vente à dans une administration est nulle. A quatre semaines de Noël, cela me laisse perplexe. Les gens trouvent mes objets beaux, mais n'achètent pas. En chargeant la voiture, mon dos se réveille et me rappelle à l'ordre. Une forte douleur me lance dans le bas du dos et m'immobilise un instant le temps de reprendre mon souffle. Je pense que le médecin a raison : la sciatique ne tardera pas. Surtout pas ça ! Je ne pourrais plus travailler !
4 et 5 décembre
Nous passons un week-end à la campagne pour participer à un marché de Noël. C'est la première fois, que j'y vais toute seule, cette fois-ci je viens avec MA voiture. Je n'ai plus à demander à quelqu'un de m'accompagner ! Je suis tellement contente de ne plus avoir à courir après un chauffeur bénévole ou rémunéré. Enfin, après environ vingt-cinq années vécues comme une prisonnière, je peux bouger comme je l'entends. J'ai l'impression que je fais un énorme pas en avant vers une nouvelle liberté, que je deviens enfin un peu comme les autres, c'est-à-dire normale.
12 décembre
Mon deuxième marché de Noël tombe à l'eau : Des trombes d'eau et de fortes rafales de vent gâchent tout et découragent les quelques exposants qui avaient osé venir malgré le mauvais temps. Après avoir reçu une bonne douche et sauvé ce qui pouvait encore être sauvé, je reste à l'abri dans une entrée de maison et essaie de faire rentrer les quelques passants sans succès. Découragée, je décide de rentrer avant l'heure. Dommage, j'ai perdu une journée de travail qui sera difficile à rattraper, et fait 160 kilomètres inutiles. A peine sommes-nous dans la voiture, qu'une violente pluie s'abat à nouveau. Je ne regrette pas ma décision d'avoir plié bagage.
Je ne réalise pas que nous sommes à environ dix jours de Noël. Cette année, je n'ai encore rien préparé, même pas la couronne d'Avent ; cela ne m'est jamais encore arrivé, la preuve que je suis très occupée.
Pour la première fois, c'est EMMA qui monte toute seule notre arbre de Noël. Je suis contente de son initiative. Je souhaite qu'elle apprenne le plus vite possible à se débrouiller. Vu notre situation, cela est préférable et lui sera une précieuse aide dans la vie. Moi, j'ai été élevée dans un cocon, un petit monde fermé, vie sans problèmes, vie tranquille, trop tranquille, sans aucune possibilité d'apprendre à prendre une décision ou à agir. Mes parents ont commis la grosse erreur de ne pas m'avoir préparée à la vie. J'ai dû payer un lourd tribut pour cette lacune. J'espère que je ferai mieux avec EMMA, mais je crois, c'est bien parti.
22 décembre
Dans un froid de canard, je m'installe sur le marché de Perlieux. Dans la matinée, une marchande m'achète un petit tableau. Pendant l'absence du voisin, je lui vends plus que ce que moi j'ai vendu dans toute la journée. Je devrais me reconvertir dans des sacs à main à 50 Francs et des bonnets à 20 ! J'ai marre d'encaisser un échec après l'autre et cela à quelques semaines, voir quelques jours de Noël. Je suis tellement déçue, que je rentre en début d'après-midi, gelée jusqu'aux os pour 170 Francs en me jurant que je ne recommencerai plus ce marché.
(Annotation : promesse tenue !)
31 décembre
Nous passons une fin d'année très spéciale : Vu que nous sommes sans électricité après cette terrible tempête qui s'est abattue sur la région, nous sommes au chaud chez des amis qui ont eu la gentillesse de nous accueillir. En raison des évènements, nous avons dû abandonner notre projet de passer la fin d'année au Futuroscope. Après avoir fait un petit tour au centre ville, nous rentrons déçues de la morosité qui règne, et préférons nous coucher sur le coup de minuit pour cacher au plus vite notre tristesse sous les draps...
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