début avril
Nous allons ensemble visiter la maison que j’ai dénichée récemment avec l’aide d’une fille de la gym qui a eu la gentillesse de m’accompagner en voiture pour visiter d’urgence des maisons vu que RAOUL ne semblait pas s’en préoccuper, il a un toit à Perlieux. Comment trouver un logement à la campagne sans voiture ?
Nous ne pouvons pas faire les difficiles puisque « nous avons le feu aux fesses », obligés de quitter la location actuelle à tout prix, les propriétaires ne nous permettant même pas qu’EMMA termine son CP au village, une question de deux mois. J’ai du mal à comprendre leur attitude ; pourtant ils nous avaient fait de si grands sourires lorsque nous étions leurs potentiels acheteurs au point de faire des repas ensemble !
(Annotation : Je ne sais pas encore que nous leur devons plusieurs mois de loyer, je l’apprendrai en juin 1995.)
Je suis jusqu’au cou dans les préparatifs du déménagement. Vu ma grande fatigue, ce remue-ménage n’arrange rien ; je me sens vite complètement épuisée. Je dois tout préparer toute seule, RAOUL ne venant que le dimanche, jour où il n’a pas la moindre intention de travailler. Il passe la plupart de son temps dans le fauteuil à regarder la télévision en compagnie de GREG au lieu de me donner un coup de main. Pendant ce temps-là, je remplis les cartons…
Quitter à nouveau une maison arrangée n’améliore pas mon moral ; trois fois déjà en neuf ans, j’ai dû quitter mon chez-moi, pensant à chaque déménagement que c’était pour de bon. Déracinée, perdant mes petites habitudes dont j’ai besoin dans ma vie quotidienne, habitudes qui me servent d’appui, ayant inutilement usée toutes mes forces pour nous recréer un nouveau chez-nous agréable et plaisant, je suis déçue de m’étant trompée à chaque fois. Je voudrais tellement être tranquille, je voudrais reprendre racine quelque part pour mieux pouvoir affronter la vie de tous les jours et pouvoir me consacrer entièrement à mon activité de peinture qui a tant souffert depuis notre déménagement des PRUNELLES et pour laquelle j’ai besoin d’un certain degré de stabilité et d’équilibre psychique, d’un rythme quotidien, conditions qui ne sont pas remplies actuellement. J’en souffre.
Mes parents nous envoient environ 15.000 Francs pour nous aider à faire face aux frais du déménagement sachant que nous n’avons pas un sou d’avance. Je leur suis très reconnaissante, mais tout de même un peu gênée par le fait que nous ne sommes pas en mesure de le financer nous-mêmes.
mi- avril
Audience publique au Tribunal de Grande Instance à Menau dans le litige avec la SNIV. Maître PERNEAUD a été chargé par Monsieur BOULIER de me représenter.
(Annotation : Je l’apprends seulement en 1996.)
Je suis toute contente : J’ai reçu le virement de la CAF d’environ 30.000 Francs de rattrapage d’allocations familiales et d’aide au logement pour les deux dernières années. Jamais de ma vie, je n’ai eu autant d’argent sur mon compte ! Mais j’ai le malheur d’en informer aussitôt RAOUL qui exige de lui remettre la totalité, en me promettant de régulariser les loyers en retard pour le local commercial et les frais d’école pour GREG dus depuis déjà un bon moment. Je suis soulagée de savoir que ces rappels nous permettent de régler enfin deux gros postes qui me chagrinent. Avec les 15.000 Francs offerts par mes parents pour le déménagement et les 30.000 Francs de la CAF, les comptes du restaurant devraient être remis à zéro pour repartir du bon pied.
(Annotation : Je ne me doute pas encore que cette injection de 45.000 Francs ne changera RIEN à notre situation. Avec l’argent de mes parents, RAOUL rembourse partiellement le prêt de sa sœur (40.000 Francs). Il ne régularise ni les loyers, ni les frais d’école. A ce jour, j’ignore où est allé l’argent.)
Pour revenir au début du PUZZLE DE LA VERITE, cliquez
Si vous souhaitez lire LE PUZZLE DE LA VERITE en entier, laissez un message dans CONTACT en bas de page.