Le Tribunal de Commerce ordonne la vente des PRUNELLES à 900.000 Francs.
Dans un brouillard de larmes, j'essaie de déchiffrer la lettre du Président de la Chambre Départementale des Huissiers de Justice qu'il m'envoie suite à ma lettre du 8 février dernier, me plaignant du comportement de Maître ESTA auprès de la Chambre des Huissiers, et qui me demande d'arrêter « de harceler » Maître ESTA. Il n'a aucun reproche à faire à son confrère.
Je n'en reviens pas ! Tout ce que je veux c'est d'obtenir enfin un seul document qui m'est nécessaire pour pouvoir vérifier la saisie de mes biens et leur vente aux enchères qui ne concordent pas ; je voudrais retrouver les objets qui manquent, objets saisis mais non vendus et non rendus. La copie du courrier que Maître ESTA a adressé au Président de la Chambre des Huissiers me donne le reste : elle contient de fausses affirmations, déforme les faits, allant jusqu'au mensonge et dit : « J'ai d'ailleurs eu des conversations téléphoniques avec les avocats de Madame BOULIER, lesquels m'ont avoué ne plus savoir que lui dire, laquelle ne semblant pas comprendre que le dépôt-vente avait vendu la quasi-totalité du matériel qu'elle avait laissé en dépôt-vente, et que cette question revenait chez Madame BOULIER comme une idée obsessionnelle ».
Je n'en peux plus ; toute la douleur sort sous un flot de larmes, j'ai du mal à respirer, je me sens mal, je dois retourner à mon Journal. Je ne peux pas me laisser insulter à tort. Tout ce que je veux c'est d'obtenir le document qu'il me faut pour vérifier les faits ! Justement, TOUT le matériel n'a pas été vendu et le non vendu ne m'a pas été rendu ! A nouveau, je dois écrire à Maître POPA pour exprimer ma colère d'être mal traitée, pour corriger les fausses affirmations de Maître ESTA et pour demander son aide pour obtenir enfin le document dont j'ai besoin et pour récupérer les objets qui m'appartiennent.
(Réponse le 18 avril 2000)
J'adresse également un courrier à CASO pour leur demander ce qu'ils ont fait du chèque de 200 Francs pour la poissonnière dont ils m'avaient parlé en été 1996, chèque que je n'ai jamais reçu et qui apparemment n'a jamais été transmis non plus à Maître ESTA comme je l'avais demandé, poissonnière que je n'ai jamais revue. Je leur réclame la marmite en aluminium RONDO et le lot de spots halogène, objets déposés en mai 1996 chez eux, figurant ensuite dans l'inventaire de saisie, mais pas dans le procès-verbal de vente de l'huissier et pour lesquels je n'ai jamais reçu d'argent du dépôt-vente. Je transmets une copie du courrier du 28 février dernier que Maître ESTA avait adressé à la Chambre des Huissiers. Je menace l'entreprise d'engager des poursuites judiciaires si nous ne trouvons pas un arrangement à l'amiable.
(pas de réponse)
Je ne sais plus quoi et comment faire ! Je suis traitée en fautive, en obsédée même, alors tout ce que je veux c'est d'obtenir un document qu'on me refuse ! Il n'y a rien de plus insupportable que d'être accusé à tort. Je n'ai fait du mal à personne, mais je dérange probablement ces messieurs. Je veux seulement faire appliquer mon droit à l'information, rien de plus !
Heureusement que j'ai mon Journal, il avale tout, il est patient, il préserve mes pensées et émotions pour le cas où le destin ne me donnerait pas l'occasion de m'exprimer publiquement. Si je suis la pensée bouddhiste, je me dis que je dois bien avoir fait du mal dans une de mes vies antérieures pour être condamnée à porter un fardeau aussi écrasant comme le mien ...
9 avril
Après une courte nuit interrompue par des insomnies, je prends mon petit déjeuner en larmes.
Pour me changer les idées noires, je fais une longue promenade avec TOMMY sous une petite pluie fine et suis contente de ne croiser personne sur mon chemin à travers la forêt et les prés. Violettes et primevères me font réaliser que je n'ai pas emprunté ce chemin depuis bien longtemps. La verdure prend à nouveau le dessus ; bientôt une partie du désastre causé par la tempête du 27 décembre, aura disparu de nos yeux jusqu'à l'automne. La vivacité de certains arbres me laisse perplexe, même couchés, entièrement déracinés, ils trouvent la force dans la petite motte de terre qui enrobe leurs racines pour garnir leur corps condamné d'un vert tendre comme à chaque printemps. Une belle leçon de vie : Bien que profondément blessés, ils continuent de vivre...
10 avril
Je me sens inquiète, préoccupée, je ne sais pas vraiment pourquoi, mais j'ai hâte d'imprimer mon Journal. J'ai toujours la hantise que l'ordinateur me joue un mauvais tour et que tout mon travail fastidieux soit détruit ; je serais incapable de le reconstituer. Ce qu'on écrit avec ses tripes, on ne peut pas refaire. Alors, j'imprime tant que j'ai du papier. Mon stock est vite épuisé et je dois repousser le reste du travail au lendemain pour acheter une nouvelle ramette. De temps à autre je ne peux pas m'empêcher de jeter un coup d'oeil sur mon brouillon et m'aperçois vite que je ne me souviens déjà plus de certains détails. La nature me semble être bien faite : Elle nous accorde la capacité d'oublier.
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